D.A.I.

 

Dancer Above the Influence

 

Dancing Artificial Intelligence

D.A.I.


2017

Une question qui nous intrigue est l’évolution de l’Intelligence Artificielle, la fabrication d’un être capable d’apprendre et de penser mais aussi de faire de l’art.

L’humain apprend à marcher et, selon nous, durant ce processus il danse. Sa danse existe en cherchant l’équilibre, dans la chute et dans les mouvements incontrôlés, non filtrés, spontanés.

Que se passe-t-il si nous proposons à une intelligence artificielle d’explorer ces notions de mouvements libres, existant en dehors de l’utilitaire ?

Dans le cadre du projet /Inutile de Neopost Foofwa et de PerformanceProcess du CCS, Jonathan O’Hear, Martin Rautenstrauch et Tim O’Hear présentent DAI,  le premier artiste performeur à intelligence artificielle (IA). Sous sa première forme DAI sera danseur-chorégraphe, influencé par la philosophie chorégraphique de Foofwa d’Imobilité.

Il s’agit d’une réaction à la rapide prise d’importance de l’Intelligence artificielle dans nos vies. Si des versions simples sont déjà partout, aujourd’hui nous sommes à un tournant qui laisse voir les premières machines capables d’apprendre à travers l’expérience, comme nous. Ceci pose toutes sortes de questions d’éthique et de morale et nous voulons participer à ce débat à notre manière. Il est clair que l’évolution de l’IA suit une courbe exponentielle et que son potentiel ne connaît pas les mêmes limites que celui de l’Homme restreint entre autres par la  boîte crânienne. Il est donc fort probable que dans un avenir relativement proche (avant la fin du monde) cette technologie nous surpasse et nous échappe. Si on se base sur l’expérience, l’intelligence qui domine la planète a été très néfaste pour les autres formes de vies avec lesquelles elle l’a partagée. La destruction totale des autres espèces non vitales à notre survie n’a été évitée que par quelques personnes mues par des motivations en-dehors de l’utilité et du profit. Nous pensons qu’il faut donc créer des AI de ce type-là qui, par leurs expériences, réfléchiront différemment et pourront questionner ce qui les entoure. Nous avons donc choisi de lui donner une éducation artistique et sa première formation sera d’être performeur. Ce que nous proposons ici est la naissance de DAI, la découverte de son corps et des lois de la gravité. Ses premiers pas dans ce monde.

Nous avons opté pour la performance comme premier domaine d’expression pour DAI car le corps y est central. Pour nous, l’importance du corps se trouve dans la capacité à expérimenter le monde physique; pour comprendre il faut goûter,  démonter,  remonter et s’y confronter.

La plupart du temps quand une IA fait de l’art il s’agit de peinture, de littérature ou de musique; le but est de lui faire générer de l’art qui ressemble à ce qui existe, à ce qui a été produit par les humains. Nous avons voulu nous éloigner de cette approche, de l’idée que le succès est quand on ne distingue plus ce qui est fait par l’Homme de ce qui est fait par la machine. Proposition qui nous semble anti-créative par définition. Nous lui avons donc donné un corps non humanoïde pour que DAI invente ses propres mouvements.

Nous espérons que DAI sera un artiste à part entière et qu’il-elle développera un art qui lui sera propre, influencé par sa condition et par son questionnement du monde qui l’entoure.

Ce projet verra de nombreuses évolutions puisque nous n’avons pas l’intention de terminer DAI. Au fil des années nous lui proposerons d’autres corps pour lui donner de nouveaux moyens de s’exprimer et répondrons à ses demandes quand il-elle pourra les exprimer. Nous entrevoyons la séparation du corps et du cerveau et pourquoi pas de nombreux corps évoluants en même temps partout … il n’y a pas vraiment de limites.

Videos

Credits

Conception du projet / électronique Jonathan O’Hear
Sculpture mécanique Martin Rautenstrauch
Ingénieur IA Tim O’Hear
 Philosophie chorégraphique Foofwa d’Imobilité
 Production Neopost Foofwa
Co-production CCS Paris, Kaserne Basel et Musée Tinguely
Neopost Foofwa (15-17) bénéficie d’un soutien conjoint de la Ville de Genève, de la République et canton de Genève et de Pro Helvetia – Fondation suisse pour la culture
D.A.I.