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Suite à l’engagement de la Ville de Genève en faveur d’une représentation plus équilibrée des genres dans l’espace public, la Place Charles-Sturm est devenue en juin 2024 la Place Beatriz-CONSUELO, du nom de la danseuse étoile de renommée internationale et pédagogue influente d’origine brésilienne, qui a vécu les derniers cinquante ans de sa vie à Genève en laissant un héritage à travers le Ballet Junior et surtout à travers tous les descendanseurs et descendanseuses qu’elle a formé*es.
Nommer une place en son nom permet de créer un lieu physique et symbolique au cœur de la cité afin que son héritage marqué par l’incitation à danser et à partager cette passion pour le mouvement puisse justement y trouver place.
Le Projet a été porté et dirigé par Foofwa d’Imobilité, fils de Beatriz Consuelo, produit par l’Association VIVRAR, avec le soutien du Pavillon ADC, de la Ville de Genève, d’une Fondation privée et de la Fluxum Fondation.
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Ce projet s’est décliné en plusieurs entités:
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De tous les lieux occupés – le Brésil, pays d’origine et de jeunesse ; le monde à partir de Cannes et Deauville, lieu de sa carrière; Genève, ville de sa pédagogie – le vrai lieu de Beatriz Consuelo, le seul immatériel assignable nulle part mais qui les contient tous d’une façon ou d’une autre, aura été celui de la danse. (paraphrase d’Annie Ernaux dans “Le vrai lieu”)
Notre projet est une tentative de faire connaissance avec son vrai lieu et de voir s’il peut devenir, un instant du moins, notre vrai lieu aussi.
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BEATRIZ CONSUELO – FAITS ET GESTES
Née Cardoso le 23 décembre 1931 à Porto Alegre au
Brésil et décédée Gafner le 7 mars 2013 à Genève,
Beatriz Consuelo est une danseuse étoile de
renommée internationale et pédagogue influente.
Elle danse pour le Théâtre municipal de Rio de Janeiro
très jeune, éblouit les publics du monde entier par sa
personnalité vive et sa beauté avec le Grand Ballet du
Marquis de Cuevas avant de finir sa carrière au Ballet
du Grand Théâtre de Genève.
Elle y codirige ensuite l’École de danse du Grand
Théâtre pendant 5 ans avant de la reprendre à titre
privé et ainsi fonder l’École de danse de Genève et son
Ballet Junior qu’elle développe jusqu’en 1999.
Distinguée à plusieurs reprises au cours de sa vie, elle
reçoit du gouvernement brésilien l’Ordre du Mérite
Carlos Gomes en 1956 et l’Ordre de Rio Branco en
1975 pour l’ensemble de sa carrière. En 2003, elle
remporte le prix quadriennal de la Ville de Genève pour
les arts de la scène.
Sa danse est profondément marquée par les leçons de
sa maîtresse de ballet, Bronislava Nijinska, soeur de
Vaslav Nijinsky, afin que le mouvement soit toujours
habité, qu’il vienne de l’intérieur. D’ailleurs, si les
critiques louent la sensibilité musicale, l’intelligence
scénique et la pureté du style de Beatriz Consuelo,
c’est surtout par ses interprétations énergiques et
senties ainsi que par son sens du mouvement qu’elle
marque les esprits. Ce qu’elle transmet à son tour dans
son enseignement.
Et si elle danse avec de grandes figures de la danse –
notamment en 1961 elle interprète avec Rudolf
Noureev le pas de deux de L’Oiseau bleu dans le ballet
de La Belle au bois dormant, faisant d’elle la première
partenaire sur scène de ce monstre de la danse après
sa défection de l’URSS – son héritage est avant tout
emprunt de l’humilité du travail bien fait dans l’amour du
mouvement, dans la sagesse de la musicalité d’un
geste, dans la passion de la danse quelque soit son
style ou son expression.
Son Ballet Junior naît de l’idée que ce sont la création
et la scène qui sont la meilleure école. Et d’un
partenariat: donner à de jeunes chorégraphes aspirants
(la plupart danseur*euses du Ballet du Grand Théâtre
de Genève) la possibilité de s’essayer à la
chorégraphie avec de jeunes talents pour permettre à
ses élèves d’apprendre ce qu’est la création d’une
danse, du studio à la scène et jusqu’à la tournée. Elle
permet aussi dès 1981 à ce que de jeunes étudiant*es
s’essaient eux/elles-mêmes à la chorégraphie.
Conséquemment, la trentaine de jeunes formé*es dans
son école qui intègrent des troupes professionnelles,
sont très appréciés par les chorégraphes et la plupart
deviennent créateur*ices eux/elles-mêmes.
Car Beatriz Consuelo ne formate jamais ses élèves et
s’il y a une ‘patte Consuelo’, c’est plutôt celle de
préserver la personnalité ou mieux, de permettre à la
personnalité de chacune/chacun de se déployer dans
leur danse.
La voie/voix de son héritage est portée encore
aujourd’hui à travers le Ballet Junior, dirigé depuis 1999
par Patrice Delay et Sean Woods, et surtout par chacun
chacune de ses élèves devenu*es interprètes,
pédagogues ou chorégraphes.
Crédits spécifiques sur les pages CONSTALLATION et OCCUPASSION.